Je reviens du cinéma, et je ne peux qu'être d'accord avec JohnDoE_DF: 'Gangs of New York' est un chef d'oeuvre, un film magnifique, extrèmement abouti dans sa mise en scène, flamboyant, baroque, épique. Ce qui m'étonne toujours chez Scorsese, c'est qu'on se demande où il va trouver sans cesse des idées de mise en scène. Comment, à plus de 60 balais, il pense encore à mettre une bande son aux relents electro/indus (si je me souviens bien) sur une scène de bataille. Magistralement filmée, par ailleurs.
Pour moi, une des grandes forces de ce film, est la façon dont Scorsese mêle l'histoire de ces hommes à l'histoire de leur pays. Comment il montre que ces personnages sont intimement liés, dans la vie comme dans la mort, et que leur destin a fait grandir cette nation. Nul n'avance seul, et malgré l'ampleur du sujet, on n'oublie absolument pas tout cela.
Je ne suis, de plus, pas
du tout d'accord avec Eric Shaman, car Leonardo Di Caprio est une grande force de ce film, et il est bien plus que crédible dans son rôle. Je trouve qu'il apporte cette fragilité au personnage, et mettre une autre personne soi-disant plus charismatique aurait été une erreur de casting de la part de Scorsese. Je suis sûr que si il avait à le refaire, ce dernier choisirait encore Di Caprio. Ses scènes de rage contenue sont extrèmement subtiles, et il est tout à fait en accord avec lui-même, à ces moments là.
Pour ne pas être un grand fan de Cameron Diaz, je trouve qu'elle est particulièrement bien dirigée, et ses scènes avec Di Caprio relèvent d'une certaine alchimie, surtout celle, magique, après le bal. Je ne sais pas si il s'agit de la mise en scène à ce moment là, mais l'osmose y est évidente, à mon avis.
Enfin, que dire de Daniel Day-Lewis qui n'a pas été dit? Oui, il joue bien, c'est une
évidence. Mais j'ai été presque plus touché par le rôle de Di Caprio.
Si on revient sur la première scène, elle est plus que hallucinante. Les détails, la précision des gestes de Liam Neeson envers son fils, la symbolique, les rituels, ... Enfin, que dire de la musique de Howard Shore, si ce n'est qu'elle contribue au climat fantasmagorique de bien des scènes. Bien entendu, ces hommes ne sont pas des fantômes, ni des pantins. Plutôt des êtres de chair et de sang. On s'en est bien aperçu. Et voilà encore le génie de Scorsese: jongler entre ces deux aspects.